Mary Flower
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Mary, peux-tu te présenter ?
Mon nom est Mary Flower. Je suis une chanteuse et une guitariste, spécialisée dans la guitare Slide, venue de Portland dans l’Oregon aux USA.

A quand remonte ta passion pour la guitare et plus précisément pour le Finger-Picking ?
Je joue depuis que je suis une enfant, j’ai commencé alors que je devais avoir 11 ans. Je pratiquais plusieurs types de musiques mais il y a environ 20 ans je me suis davantage orientée vers les musiques Folk et le Finger-Picking.

J’écoutais alors principalement des morceaux de maîtres de la musique du Piedmont comme le Révérend Gary Davis ou Blind Boy Fuller. C’est une chose très complexe, intéressante et diversifiée. Je prends beaucoup de plaisir à pratiquer cela.

Peux-tu m’en dire plus sur tes influences ?
Quand j’étais enfant ; c’était la grande période du Folk Revival. De ce fait, j’écoutais beaucoup d’artistes issus de ce mouvement comme Bob Dylan, Peter Paul & Mary, Joan Baez…
Principalement des gens qui avaient une grande exposition et des succès commerciaux.

Quand je suis rentrée au Collège, j’ai commencé à creuser les racines musicales des artistes que j’aimais. Je voulais découvrir les créateurs de ces musiques…
C’est ainsi que j’ai commencé à écouter le Révérend Gary Davis dont je connaissais 2 ou 3 chansons, comme « If I Had My Way », à travers les albums de Peter Paul & Mary.
Je me suis alors complètement intéressée aux musiques roots…

Est-ce que tu as, rapidement, commencé à te produire de façon professionnelle ?
J’ai tourné au début des années 1970 avant de décider de me marier et d’avoir des enfants aux alentours de 1973.
J’ai, de ce fait, arrêté les tournées mais j’ai continué à me produire dans la ville de Denver, Colorado, dans laquelle je résidais. Parallèlement à cela, je continuais d’écrire et de développer mon style…
Puis j’ai recommencé à tourner, à partir du moment où mes enfants étaient grands…

Qu’aimes-tu évoquer à travers tes chansons ?
J’écris en fonction de tout ce qui me vient à l’esprit ou me touche dans une journée. Je peux très bien marcher dans la rue, être dans un avion , remplir le réservoir d’essence de ma voiture quand des choses m’interpellent et des idées me viennent.

Je déteste écrire sur l’amour car beaucoup de gens le font déjà. Il y a beaucoup d’autres sujets moins connus mais tellement plus intéressants à aborder. J’aime écrire des chansons sur ma ville, Portland, car j’y suis souvent et il s’y passe toujours des choses. Je trouve cela amusant…
Je compose davantage que je n’écris car cela ma vient plus facilement.

Comment définirais-tu ta musique ?
J’aime dire que c’est à la fois du Blues et du Ragtime à la sauce finger-Picking, Lap et Slide guitar…

Tu me parlais du Folk Revival en début d’entretien. Ce mouvement était-il assez fort pour que cette musique soit encore très vivace aux USA aujourd’hui ?
C’est une bonne question…
C’est un marché musical qui est bien rempli. Il y a beaucoup de jeunes gens qui arrivent…
C’est vraiment une bonne chose…
D’autant plus qu’il y a de plus en plus de bons Festivals, comme celui-ci (Cognac Blues Passions, Nda)…
Mais c’est différent qu’ici. En effet, en France le fromage est nettement meilleur (rires) !

 

Justement que représente, pour toi, le fait de te produire en France ?
C’est une chose très importante. Quand la personne qui me fait tourner en Europe m’a proposé de venir ici, j’ai immédiatement dit oui !
De plus j’ai un frère qui vit à Bordeaux et cela me permet de le voir. C’est formidable !
Je suis vraiment très heureuse d’être ici…

Il y avait un grand guitariste français, spécialiste du finger-Picking, dont le nom était Marcel Dadi. Le connais-tu ?
Oh oui, je connais Marcel Dadi !
Il était vraiment extraordinaire et j’ai été très triste en apprenant sa mort. Il était fabuleux, c’était un bon ami de Chet Atkins…
Parmi les artistes français, je connais aussi Pierre Bensussan et évidemment Django Reinhardt. Je sais qu’il y a de très bons guitaristes ici…

Combien de disques as-tu enregistré à ce jour ?
Je n’arrive pas à me souvenir…
Probablement 7 ou 8 CD…
Je viens juste d’en enregistrer un nouveau qui sortira en septembre 2008. Ce disque est composé de titres originaux et de titres empruntés aux répertoires d’autres artistes. C’est un album très simple, sans groupe imposant et grosse production. Il permettra aux gens de m’écouter attentivement avec ma guitare qui est très en avant sur cet enregistrement.
Certains morceaux sont en duo ou en trio avec un piano, un tuba ou d’autres instruments…

Quelle orientation souhaiterais-tu donner à ta musique dans le futur ?
C’est vraiment une bonne question…
J’aimerais déjà continuer à faire ce que je fais actuellement. Je pourrais y ajouter des choses plus « funky », ce serait intéressant…
C’est difficile à dire car, en principe, les choses me viennent rapidement à l’esprit et tout se fait assez vite…
Tu sais, je crois que ce sont les directions qui se proposent à moi et qui, soudainement, me touchent. Rien n’est planifié…
Nous en reparlerons dans quelques années (rires) !

En dehors du nouvel album, quels sont tes projets ?
J’enseigne à 6 élèves dans ma ville…
Je me lèverai à 3 heures du matin, tout à l’heure, afin de prendre l’avion pour me rendre en Caroline du Nord où je donnerai également des leçons de guitare. J’ai pas mal de cours de prévus, dont certains chez moi.
Je serai, aussi, sur les routes tout l’été afin de me produire sur de nombreux Festivals. Avec tout cela, je suis très occupée…

Est-ce que tu joues parfois dans des écoles ?
Oui le programme se nomme « Blues in the School »  mais je n’en fait pas tant que cela. Je réponds présente lorsqu’on me le demande.

Les réactions des jeunes écoliers sont-elles bonnes ?
Disons qu’ils sont polis (rires) !
Je ne suis pas vraiment très performante avec les enfants, ils y en a beaucoup qui font cela mieux que moi. Ce n’est pas quelque chose que je souhaiterais faire davantage…
Parfois je travaille avec des jeunes sur l’écriture d’une chanson et je leur apprends la chanson. C’est sympa, je préfère cela…

As-tu une conclusion à ajouter ?
Non, sinon que j’aime être en France et que j’espère revenir…
C’est une très belle expérience, le Cognac Blues Passions est un Festival formidable. Le fait d’être là me fait frissonner de joie…
Merci beaucoup !

http://www.maryflower.com

Remerciements : Gwenaëlle Tranchant du service de presse du Cognac Blues Passions

 

 

 

 
Interviews:
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Les liens :

maryflower.com

Interview réalisée
au Festival
Cognac Blues Passions
le 25 Juillet 2008

Propos recueillis
par David BAERST

En exclusivité !

 

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